Les ouvrages sont inspirés de voyages, la plupart des poèmes ont été écrits lors de balades lointaines...
Poésie - Roman - Carnet de Voyage
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Les ouvrages sont inspirés de voyages, la plupart des poèmes ont été écrits lors de balades lointaines...
Poésie - Roman - Carnet de Voyage
Au cœur de l'Asie Centrale, j’ai goûté aux vestiges d’une utopie bâtie sur les ruines de vieux empires.
Pendant presque deux mille ans, les Perses, les Mongols, les Turcs et les Arabes ont jeté leurs dynasties sur l'Asie Centrale. Gengis Khan l'a soumise, Marco Polo l'a apprivoisée. La route de la soie et ses caravansérails l'ont façonnée pendant des siècles. Tamerlan l'a faite rayonner autour de Samarkand, sa capitale flamboyante. Des poètes, des religieux et des scientifiques ont puisé leur inspiration dans les palais, les madrasas ou les villes de cette Asie Centrale.
A la fin du XIXème siècle le territoire est divisé en plusieurs Khanats que se disputent les puissances alentour : la Russie, la Grande-Bretagne. C'est finalement l'URSS qui aura le dernier mot.
Pendant près de 70 ans, le communisme soviétique a apporté une modernité improbable et éphémère sur des plateaux sauvages et imprenables. La planification économique et les échanges avec l’Union ont fait pousser des métros à Tachkent, des industries à Bichkek, des administrations, des écoles et des hôpitaux. Contre un long silence et une cadence martelée par les bottes de Moscou, toutes les utopies tentent d’exister et finissent un jour par se désintégrer.
Le XXème siècle a recomposé la vieille région du Turkestan avec de nouveaux Etats, parmi lesquels le Kirghizstan et l’Ouzbékistan.
Pour voyager à travers cette Asie Centrale millénaire, tous les moyens de locomotion peuvent servir. Cette fois-ci, j’ai voyagé en poèmes.
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Bishkek : aux automates rouillés des douanes anachroniques
Passeport
Le tampon tombe sur la feuille
en fin de file de silence.
Le bureau des agents potaches
se tapisse de papiers souillés.
Le cirque du serpent de foule
souffre en secondes assommées,
inspire le temps strident,
et expire ses pas, si las.
La fièvre de lenteur se meurt
au « clac » du tampon délivrance.
Un corps de camisole se désole
et prend son envol des horloges frivoles.
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Song Köl : à la vanité des volontés soviétiques
Le clochard en costard
Le pays était prêt pour le bal.
Il était habillé des vertus
du monde planifié,
administré. Éduqué.
Le pays était costumé
pour un bal qu’on n’a jamais donné.
Le pays était costumé
pour un bal qui s’est fait nuit blanche.
Une nuit froide et sans abri,
une nuit boueuse et sombre.
Lorsque le costume est mort,
se réveille la nudité du sort.
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Song Köl : A ce petit garçon sur son âne
10 ans,
J’ai souvent 10 ans
et je n’aurai plus jamais
10 ans comme avant.
Hier j’avais 10 ans,
mes cailloux étaient une citadelle,
je les respire encore les yeux fermés.
Demain j’aurai encore 10 ans,
je n’aurai plus les cailloux d’antan
mais je ne les oublierai jamais.
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Bishkek : à la révolution kirghize, dite des "Tulipes"
Coule la foule
Le numéro un s’est confié aux courtisans,
le numéro deux a marché sur la foule.
le traître l’emporte et le paranoïaque tombe.
On grimpe dans le capital révolutionnaire
contre des promesses en ferraille.
L’entreprise de la révolution
fait l’affaire des négociants.
Les tracts et la télé s’accouplent
sur une propagande majestueuse.
Les illettrés courent arracher les drapeaux
et hurler aux pieds du palais des Tulipes.
Quand la multitude court dans la nature,
d’autres commerçants font la même confiture.
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Moinaq : au massacre d’une mer
Mer d’Aral,
J’ai marché sur les fonds marins
sous un soleil lourd de chagrin
dans des miettes de coquillages
aux parfums des anciens sillages.
J’ai vu sur le port des bateaux mourir de sable
en pleurant à jamais une mère ineffable
j’ai vu le sel et la soif de la mer d’Aral,
dans la poussière aride d’une grande barrière de rocaille.
J’ai vu un vieux fleuve étranglé
derrière l’estuaire délavé
j’ai su au désert amarré
qu’il n’y aurait plus qu’une marée.
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Amou Daria : au petit garçon avec sa canne à pêche
La pêche
Le soleil s’est jeté dans la rivière
là où les eaux s’allongent.
Un enfant s’assied sur des nuages d’ombres
et transperce le temps d’un fil de soie
jeté dans les flots sereins et opaques.
Au-dessus des gouttelettes mélodieuses,
les astres ne bougent plus.
Des ondes fabriquent les secondes d’eau
d’une horloge suspendue
aux profondeurs des courants intérieurs.
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Samarkand : aux compères voyageurs
Une soirée parmi eux
A l'auberge, les Marco Polo
ont quelques montagnes sur le dos
et des vallées sous leurs paupières.
Même leurs sacoches transfrontalières
ne se rappellent plus les tempêtes.
Seule brille une rosée matinale
sur leurs lèvres philosophales
où tournent encore plusieurs planètes
dans leurs petits pas sous les cieux
et toute la Terre au fond des yeux.
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Samarkand : à la pensée du retour
L’heure d’été
Voyage arrête-toi
et laisse goûter ce thé sur mes lèvres.
Ne me quitte pas
et remplis mes yeux de tes histoires.
Ne m’abandonne pas,
reste encore un peu,
le temps que j’oublie
que j’ai été cet homme.
Le temps que j’oublie
les murs de ma vie,
l’usure de mes couloirs
et l’heure de mon sommeil.
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Ces 3 poèmes ont été écrits en 2005 et 2006 lors d'escapades Méditerranéennes...
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Istanbul,
Tu as tenu les voûtes des civilisations
Lorsque leurs murs autour s’écroulaient.
Repose-toi maintenant Byzance,
Tu as rongé trop d'Histoire.
Tu as habillé un Bosphore
Orphelin de ses continents,
Au verger méditerranéen,
Et lorsque Rome s'est renversée,
Tu as protégé les livres et les pierres
Pendant mille ans encore
A l'abri des régiments infanticides
Que tu n’as pas déshérités.
Tu es le pardon
Du viol Vénitien,
Du massacre Ottoman,
Tu as été saccagée par chacun,
Tu gardes les racines évangéliques,
Et les minarets flamboyants,
Les cicatrices invisibles
Des souvenirs mortifères.
Tu es la mémoire
Que les pays ont perdue,
Ils sont venus d’ailleurs,
Et s’effondrent ici,
Un jour ils n'ont pas existé
Demain ils seront abattus.
En innocents dévastés
Ou vainqueurs déchirés.
Tu es la victoire,
Celle que l'on a tant criée
Sur ton ventre écorché,
Ou plantée dans tes oreilles arrachées.
Tu es la victoire que l’on vole,
Pour un seul soir,
Encore une journée de conquête,
Aux lendemains décadents.
Tu es l'éphémère,
Le morceau d'un voyage,
Une escale écarlate,
Un instant de partition,
On te voit, on te croit,
La terre te traverse,
Tu découpes la mer,
Mais quel est ton ciel ?
Tu es la foi,
Le chant qui fait trotter le peuple,
La foi qui s'ignore, qui s'égare,
Qui s'appelle fierté et piété,
Honte ou ignorance,
La foi qui court le monde,
Le construit puis le tue.
Tu es l’illusion.
Tu es la luxure,
Le harem des pulsions,
Le sortilège des séductions.
Tu es l'abus du permis,
La chaleur excessive,
La férocité révélée,
L’assemblement des riens
Et l'ivresse du saccage.
Tu es l'abandon,
Au frère affamé,
A la fille infidèle,
L'abandon aux peurs innocentes,
Aux siècles empirant.
L'abandon des perdants
Aux fourches des Janissaires,
Aux glaives des Croisés.
Tu es les hommes,
Leur gloire et leur puanteur,
Leur sang et leurs larmes,
Les savants et les seigneurs,
Les vaincus, les poilus,
Les bâtisseurs, les rêveurs,
Les histoires, les légendes,
Et si peu de silence.
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Vallée du Nil,
Qui peut cultiver cette verdure de Nil,
Dans la douceur monotone de l’exil
Des puissantes dépouilles aînées,
Gardiens des millénaires premiers ?
Oh ! Pauvres Pharaons !
Les murs de sable poussent plus vite
Que l’usure des vestiges.
Les tombeaux se sont asséchés,
Les temples ont été effacés
Et les prières remplacées.
La gloire statufiée s’effrite.
Restent les mots et les mains sales
De ceux qui ne meurent jamais
Car ils n’ont pas de pyramide :
Les champs irrigués
Et le vent des ruelles,
Pendant ces petits siècles,
Sont presque restés immobiles.
La respiration de chaque jour
Camoufle les croyances antiques
Et dépoussière la misère increvable.
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Essaouira,
Ce matin j’ai vu les pêcheurs d’Essaouira.
Ils portent la rouille à la mer
Et rendent leurs filets à la terre.
Ce matin j’ai vu les pêcheurs d’Essaouira.
Traîner le paquebot éraflé
Et brandir la chaire de l’océan.
Ils sont en cirés jaunes,
Aux mains rongées par le sel,
Au dos cassé par les amarres
Et aux yeux sombres de la criée.
Ce soir les charrettes sont parties alourdies,
Des silhouettes jaunes quittent un port de mouettes.
Elles marchent vers la blancheur des murs
Et l’horizon bleu des portes de la vieille ville.
aux éditions “ Les Lettres du Monde ” (2003)
Les rimes du Monde sont un carnet de voyage en poèmes. Dans ce recueil, les mots racontent avec émerveillement, inquiétude, admiration, révolte ou amour, la route de deux curieux à la rencontre de trois continents.
Cette plume vagabonde traverse l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud, caressant leur culture, leur Histoire, leurs paysages, mais surtout leur principale richesse : les hommes.
Les rimes vacillent ainsi entre les découvertes de ces marcheurs sans chemin et les sentiments de souffrance et d’espoir qu’ils vivent en travaillant pour des initiatives de solidarité : une ONG à Manille, un centre éducatif en Côte d’Ivoire, un orphelinat bouddhiste en Thaïlande.
Ces aventures poétiques sont autant d’occasions de partager des émotions et d’inviter le lecteur au voyage.
Voici des liens vers des artistes, des entrepreneurs, des aventuriers et autres, que j'ai rencontrés ou dont j'apprécie le travail.
PeintureEn couverture des Rimes du Monde,
Gaël Dod, peintre :
http://gael.dod.free.fr
Des livres à découvrir80 hommes pour changer le monde :
L'histoire de ceux qui changent le monde...
www.80hommes.comUne nouvelle revue littéraire :
Des œuvres littéraires contemporaines inédites
www.larsenal.org
Les ONG présentes dans les Rimes du Monde
Virlanie Foundation
Gruppo Abele
Dhammanurak
Un voyage original, en rêves et en aventures :
Les rêves plein le monde
Europe & Développement durable, s'informer pour se forger sa propre opinion et donner l'envie d'agir :
www.laurentdelporte.com
Un projet de développement original en Inde :
www.indaix.fr
Le site des carnets de voyage :
Carnets de Voyage
Un site qui aime les mots :
Un site de voyageurs :
I-Voyages
Un chanteur prometteur:
Byga mèle la poésie et l'humour à des rythmes qui font chavirer...
Des sac 100% recyclés:
www.bilum.fr pour un sac pratique, tendance et écolo.
Secouez vos rêves pour qu'ils se réalisent:
www.dreamshake.com pour consulter, partager et réaliser les rêves, vos rêves...
"Free Tibet":
http://www.avaaz.org/fr/tibet_end_the_violence/97.php pour soutenir l'indépendance du Tibet
Voyages autour du monde:
www.voyageautourdumonde.fr avec Sylvain et François
www.tetedechat.com avec Sandro
Observatoire du Samusocial de Paris:
http://observatoire.samusocial-75.fr
Une entreprise d'éco-rénovation à Lyon :
http://jmtpeinture.blogspirit.com
aux éditions “ Les Lettres du Monde ” (2006)
"La terre est un poème" est le voyage initiatique de deux amis d’enfance, Oscar et Abel. Leur discussion est l’écho de notre schizophrénie : le premier est un idéaliste désespéré, l’autre un pragmatique satisfait. Leurs disputes reflètent la dualité de nos désirs : peut-on réconcilier notre soif de rêve et notre poursuite de bien-être ?
Leur dialogue enflammé se déroule sur un mode original : la poésie pour Oscar, la prose pour Abel.
Cette longue discussion entraîne nos deux compères à travers le monde et les fait quitter Paris pour découvrir Cuba, l’Europe de l’Est, le Cachemire…
Bercé par le voyage, le lecteur se laisse emporter par des thèmes de notre société : l’amour, le travail, l’amitié et la nostalgie.
Merci au peintre ukrainien S. Posudevsky pour le tableau en couverture.
Merci à Astrid pour cette photo !
Merci à Dom pour cette photo !